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Mali

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur le Mali, 17 janvier 2020

SC/14083

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de janvier, M. Dang Dinh Quy (Viet Nam):

Les membres du Conseil de sécurité ont rappelé que l’instauration d’une paix et d’une sécurité durables dans la région du Sahel passait nécessairement par des efforts conjugués sur le plan politique et dans les domaines de la sécurité et du développement, au profit de toutes les régions du Mali, et par la mise en œuvre intégrale, effective et sans exclusive de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.

Les membres du Conseil ont noté des progrès dans la mise en œuvre de l’Accord, mais se sont déclarés gravement préoccupés par les retards dans l’application de nombre de ses dispositions de fond.

Les membres du Conseil se sont félicités de la reprise des travaux du Comité de suivi de l’Accord, avec une session prévue le 19 janvier 2020 sous la présidence de l’Algérie, chef de file de la médiation.

Les membres du Conseil ont été encouragés par le début du redéploiement, dans le nord, des premières unités des Forces armées maliennes reconstituées et réformées. Ils ont demandé au Gouvernement malien et aux groupes armés de la Coordination et de la Plateforme, signataires de l’Accord (« les Parties »), de résoudre les questions en suspens ayant trait à la formation, à l’intégration et au redéploiement d’au moins 3 000 membres de ces forces. Ils ont prié instamment le Gouvernement d’intensifier ses activités dans ce domaine et dans d’autres, à savoir la réforme du secteur de la sécurité et le rétablissement et l’extension de l’autorité de l’État et de l’état de droit sur l’ensemble du territoire, y compris par une présence renforcée de la Police malienne et des institutions judiciaires. Ils ont considéré que c’était aux autorités maliennes qu’il incombait au premier chef de résoudre les problèmes de sécurité. Ils ont encouragé la MINUSMA à appuyer, dans le cadre de son mandat, l’action du Gouvernement.

Les membres du Conseil se sont félicités de la tenue d’un dialogue national sans exclusive, avec la participation d’un certain nombre de partis politiques et d’organisations de la société civile, y compris beaucoup de femmes. Ils ont encouragé les Parties à donner suite à l’élan acquis pour continuer d’appliquer les dispositions politiques et institutionnelles de l’Accord.

Les membres du Conseil ont demandé aux Parties de manifester une volonté politique plus marquée afin d’accélérer de toute urgence l’exécution de l’Accord et de prendre des dispositions concrètes pour appliquer, d’ici la fin du mandat actuel de la MINUSMA, les mesures prioritaires énoncées dans la résolution 2480 (2019). Ils ont rappelé que le fait de prendre part à des hostilités, en tant qu’individu ou en tant qu’entité, en violation de l’Accord ou de prendre des mesures qui faisaient obstacle à la mise en œuvre de l’Accord, y compris par des retards persistants, ou menaçaient cette mise en œuvre, faisait partie des critères donnant lieu à désignation aux fins de sanctions, en application de la résolution 2374 (2017).

Les membres du Conseil se sont félicités du plan d’adaptation de la force de la MINUSMA visant à accroître sa mobilité, son agilité et sa souplesse, énoncé dans le rapport du Secrétaire général. Ils ont noté que le plan pouvait concourir à l’amélioration de l’appui fourni par la MINUSMA à l’exécution de l’Accord, à la stabilisation et au rétablissement de l’autorité de l’État dans le centre et aider à la protection des civils. Ils se sont félicités à cet égard des mesures prises par le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali et Chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif, ainsi que par le commandant de la force, le général de corps d’armée Dennis Gyllensporre. Ils ont noté que les incidences financières du plan devaient être examinées par les organes compétents de l’Assemblée générale. Ils ont encouragé les États Membres à contribuer au plan en fournissant les capacités nécessaires à son succès. Ils ont prié le Secrétaire général, dans le cadre de ses rapports périodiques sur la MINUSMA, d’inclure dans son prochain rapport trimestriel une mise à jour détaillée de l’exécution de ce plan et de ses effets sur le resserrement de la coordination entre les composantes civiles, militaires et de police de la MINUSMA.

Les membres du Conseil se sont dits à nouveau préoccupés par l’insécurité régnant au Mali. Ils ont condamné fermement l’attentat terroriste perpétré le 9 janvier 2020 contre un camp de la MINUSMA à Tessalit et ont souhaité un prompt rétablissement à tous les blessés. Ils ont déploré la poursuite des violences intercommunautaires dans le centre du pays. Ils ont noté les mesures prises par le Gouvernement malien, avec l’appui de la MINUSMA, afin de réduire le niveau de violence dans ce secteur et préconisé de toute urgence la pleine exécution du Plan de sécurisation intégrée des régions du centre en vue de l’accomplissement de nouveaux progrès.

Les membres du Conseil se sont dits inquiets de l’hostilité grandissante dont fait l’objet la MINUSMA au Mali. Ils ont noté avec satisfaction que le Gouvernement malien avait réaffirmé son appui à la Mission et lui ont demandé de continuer de le faire. Ils ont encouragé la MINUSMA à renforcer son action de communication avec les populations afin de les sensibiliser à son mandat, à son rôle et aux problèmes liés à l’étendue de ses activités multidimensionnelles et ils ont exhorté le Gouvernement malien à appuyer ces efforts.

Les membres du Conseil se sont félicités de la tenue du sommet de Pau le 13 janvier 2020 et de la proposition de créer une Coalition pour le Sahel, destinée à lutter contre le terrorisme, à renforcer les capacités militaires des États sahéliens et à appuyer le rétablissement de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire, ainsi que d’accroître l’aide au développement. Ils se sont félicités d’autres initiatives régionales ayant ces objectifs en commun. Ils ont encouragé tous les partenaires à appuyer ces mesures et demandé à nouveau une étroite coordination entre l’ensemble des partenaires et des initiatives.

Les membres du Conseil ont souligné que l’appui opérationnel et logistique de la MINUSMA, apporté conformément aux modalités énoncées dans les résolutions 2391 (2017) et 2480 (2019) à la Force conjointe du Groupe de cinq pays du Sahel, pouvait aider cette force, compte tenu des moyens à sa disposition, à mieux exécuter son mandat.

Les membres du Conseil ont réaffirmé leur plein soutien au Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali et Chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif, à l’équipe de médiation internationale, à la MINUSMA et aux autres forces de sécurité présentes au Mali et dans la région du Sahel mentionnées dans la résolution 2480 (2019).

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